Conseils

Faites parler les comptes de vos concurrents

Critère n°1 : Poids de l'entreprise

Il faut toujours prendre en compte la valeur ajoutée de l'entreprise pour pouvoir apprécier son importance économique.. Le total qui figure au bas des colonnes du bilan, à l'actif comme au passif, mesure la dimension économique de l'entreprise. Le capital et les réserves sont également de bons repères, de même que le chiffre d'affaires. Cependant, faites attention, les ventes peuvent être très différentes de la production effectivement réalisée, par exemple si le niveau des stocks ou des invendus est élevé.

Par ailleurs, le chiffre d'affaires ne mesure pas réellement la valeur créée par l'entreprise. Ainsi, une entreprise commerciale vend la production d'autrui et sa marge correspond au chiffre d'affaires (hors taxes) diminué du coût d'achat des marchandises vendues. La valeur ajoutée de l'entreprise mesure mieux son poids économique réel que tout autre paramètre. La faiblesse de cette valeur est souvent signe de dépendance par rapport à l'environnement.

Critère n°2 : Rentabilité et rendement

Il s'agit de comparer les soldes intermédiaires de gestion aux moyens mis en oeuvre pour les obtenir.
l'aide du bilan et de ses annexes, vous calculerez facilement, en pourcentage, le bénéfice de l'entreprise, par rapport au chiffre d'affaires d'une part, par rapport aux capitaux investis de l'autre. Le premier chiffre mesure la rentabilité, le second le rendement. Indicateur de gestion par excellence, la rentabilité s'analyse en comparant les soldes intermédiaires de gestion (SIG) aux moyens qui ont été mis en oeuvre pour les obtenir, à savoir les capitaux propres, le chiffre d'affaires et l'actif total.

Les ratios établis à partir de ces soldes intermédiaires permettent de radiographier les conditions dans lesquelles la rentabilité se dégage et ainsi d'affiner l'analyse. On retiendra les six SIG suivants :

> Produits d'exploitation = production vendue ou chiffre d'affaires + production stockée + production immobilisée.

> Valeur ajoutée = valeur de la production - valeur des consommations intermédiaires.
Ce SIG n'est pertinent que si on le compare à la norme de valeur ajoutée du secteur envisagé ; une valeur ajoutée élevée ou faible indique respectivement le degré d'internalisation ou d'externalisation de l'activité.

> EBE (excédent brut d'exploitation) = valeur ajoutée - frais de personnel - impôts et taxes (hors impôt sur les sociétés) + subventions d'exploitation - variation des provisions d'exploitation + autres produits et charges d'exploitation.
L'EBE est un des principaux révélateurs de la performance de la société.

> Résultat d'exploitation = EBE - dotations aux amortissements et aux provisions pour dépréciation d'actifs immobilisés et d'exploitation, nettes des reprises.

> Résultat net = résultat d'exploitation +/- charges et produits exceptionnels - impôts sur les sociétés.

> Capacité d'autofinancement ou marge brute d'autofinancement, ou encore cash-flow = dotations aux amortissements et provisions + bénéfices avant distribution.
Elle mesure la capacité bénéficiaire de l'entreprise, c'est-à-dire l'ensemble des ressources internes dont elle peut disposer pour financer le développement de son activité.

Les ratios établis à partir de ces soldes intermédiaires permettent de radiographier les conditions dans lesquelles la rentabilité se dégage et ainsi d'affiner l'analyse. On retiendra les six SIG suivants :

> Produits d'exploitation = production vendue ou chiffre d'affaires + production stockée + production immobilisée.

> Valeur ajoutée = valeur de la production - valeur des consommations intermédiaires. Ce SIG n'est pertinent que si on le compare à la norme de valeur ajoutée du secteur envisagé ; une valeur ajoutée élevée ou faible indique respectivement le degré d'internalisation ou d'externalisation de l'activité.

> EBE (excédent brut d'exploitation) = valeur ajoutée - frais de personnel - impôts et taxes (hors impôt sur les sociétés) + subventions d'exploitation - variation des provisions d'exploitation + autres produits et charges d'exploitation. L'EBE est un des principaux révélateurs de la performance de la société.

> Résultat d'exploitation = EBE - dotations aux amortissements et aux provisions pour dépréciation d'actifs immobilisés et d'exploitation, nettes des reprises.

> Résultat net = résultat d'exploitation +/- charges et produits exceptionnels - impôts sur les sociétés.

> Capacité d'autofinancement ou marge brute d'autofinancement, ou encore cash-flow = dotations aux amortissements et provisions + bénéfices avant distribution. Elle mesure la capacité bénéficiaire de l'entreprise, c'est-à-dire l'ensemble des ressources internes dont elle peut disposer pour financer le développement de son activité.

Critère n°3 : Solvabilité

La qualité et la nature des actifs servent de garanties pour les créanciers.
Votre concurrent est-il capable de faire face à ses engagements en cas de cessation d'activité ? Voilà la question qui sous-tend la notion de solvabilité. L'examen des capitaux propres, des bénéfices réalisés, et de tout ce que, en gros, l'entreprise peut receler de valeur cachée, que ce soit au niveau des immobilisations (terrains, locaux commerciaux) ou des stocks et des créances, vous fournira un début de réponse.

Il est essentiel de se pencher sur la « consistance » de ces actifs. Le gage des créanciers est en effet plus ou moins solide selon la nature et la qualité des actifs. Ainsi, le financement quasi exclusif par crédit-bail
(hors bilan, à réintégrer) des nouveaux investissements est souvent un signe défavorable pour l'entreprise. Cela peut signifier qu'elle ne trouve plus dans des conditions « normales » des prêteurs susceptibles de financer ses investissements et ses charges ; ceux-ci, ayant peu confiance dans sa solvabilité, préfèrent disposer du droit de propriété du bien, qu'ils ne donnent qu'en location, de manière à pouvoir le récupérer en cas d'accident économique

Critère n°4 : Solidité, niveau d'indépendance

Plus les charges financières de l'entreprise seront importantes, plus elle sera vulnérable en cas de retournement de conjoncture.
Votre concurrent peut--il être éliminé à la moindre bourrasque ou bien a-t-il la capacité de résister longtemps à une concurrence exacerbée ou à une conjoncture défavorable ? Le niveau de ses capitaux propres peut vous fournir une première indication. Plus le ratio capitaux propres/passif total est élevé, plus l'entreprise offre de résistance face aux difficultés pouvant survenir d'une sévère concurrence ou d'un retournement défavorable du marché. On exprime parfois les capitaux propresen nombre d'années de pertes potentielles... et secrètement espérées s'il s'agit d'un concurrent redoutable ! C'est tout dire ! Conséquence de sa structure de financements, le poids des charges financières de l'entreprise reflète le coût de sa dépendance vis-à-vis du système bancaire. Le concurrent qui présente des charges financières élevées sera d'autant plus vulnérable que celles-ci obèrent parfois lourdement le résultat final, donc l'autofinancement. Si ces charges alourdissent une rentabilité chétive, il y a des chances pour que votre concurrent n'y résiste pas. Ou du moins pas très longtemps.

Critère n°5 : Liquidités

Le niveau de trésorerie peut varier de façon importante en raison du caractère cyclique de certaines activités
Pour mesurer ces ressources réputées disponibles, susceptibles de faire face aux dettes à court terme,
rendez-vous aux postes suivants de l'actif : « clients », « autres débiteurs », « effets à recevoir », « titres de placement », « banques et établissements de crédit », « caisse ». Si la somme de ces actifs, après dépréciations éventuelles, dépasse celle des montants exigibles, c'est que votre concurrent « assure » sur ce chapitre.
Méfiez--vous toutefois, le niveau de la trésorerie constaté à l'issue d'un exercice peut varier rapidement par la suite, du fait de l'arrivée subite de versements des clients, ou au contraire de paiements de dettes aux fournisseurs ou aux organismes sociaux.
la trésorerie est un point important de la gestion de l'entreprise. Une entreprise peut faire bonne figure sur le plan de sa technicité, de son carnet de commandes, présenter un bilan bénéficiaire, et finalement se retrouver un jour en état de cessation de paiement, faute d'avoir surveillé d'assez près sa trésorerie.

Critère n° 6 : Stocks et créances

Pour pouvoir apprécier la vitesse de rotation des stocks , il faut tenir compte des caractéristiques du secteur d'activité de l'entreprise.
Des stocks importants ne sont pas forcément synonymes de prospérité. Au contraire. Ils peuvent être le signe d'une situation de mévente chez votre concurrent, voire d'une mauvaise gestion entraînant une immobilisation de capitaux inutile, et donc des frais financiers.
Si vous souhaitez apprécier la vitesse de rotation de ces stocks, faites le rapport entre la valeur des ventes et la valeur du stock. Vous saurez ainsi à quelle vitesse « tournent » les stocks de votre concurrent.

On peut exprimer ce ratio en jours, grâce au calcul ventes/ stocks ~ 360 jours, qui donne l'encours en nombre de jours de chiffre d'affaires. On dira par exemple que tel sous-traitant de l'industrie automobile a vingt jours de chiffre d'affaires de tel type de pièce détachée en stock, ce qui correspond ou non à la moyenne observée dans son secteur ou au matelas de sécurité imposé par ses clients...

Mais, sur le chapitre des stocks, il vous faudra là encore tenir compte des fluctuations saisonnières, ainsi que de la nature de l'activité elle-même. Si l'encours atteint 90 jours dans un secteur lié à la grande consommation, c'est que l'entreprise a probablement des difficultés à écouler sa marchandise. Mais un encours du même ordre de grandeur relevé en septembre chez un fabricant de jouets qui fait la moitié de son chiffre d'affaires pendant les trois derniers mois de l'année n'aura pas la même signification. Pour que vos appréciations soient pertinentes, vous devez nécessairement tenir compte des caractéristiques du secteur d'activité de l'entreprise.

Critère n° 7 : Rotation du capital

Ce ratio permet de calculer l'importance du chiffre d'affaires par rapport aux fonds propres
Faites la somme du capital et des réserves et établissez le rapport entre le chiffre d'affaires et ces fonds propres. Si le chiffre trouvé pour l'entreprise qui vous sert de « benchmark » ( benchmarking est une technique de gestion qui consiste à comparer son entreprise à une ou à plusieurs autres qui font référence dans un domaine
spécifique )est le double du vôtre, soyez jaloux, elle tire de ses capitaux un parti deux fois plus efficace que vous ! Et, pendant que vous y êtes, calculez aussi l'intensité capitalistique de votre concurrent, Si la comparaison avec votre propre situation vous est défavorable, vous n'avez plus qu'à vous regarder dans le miroir et à corriger ce qui ne va pas. L'intérêt principal d'un bon benchmarking financier, c'est qu'il fournit des points de repère qui permettent ensuite de « rectifier la sauce ».

Vos trois instruments de bas cela fait de bien de les rappeler

Une bonne analyse du bilan, du compte de résultat et des provisions pour amortissement révèlent une quantités d'informations. Voici ce que contiennent ces documents :
Le bilan qui est une Photographie instantanée de l'entreprise, le bilan fait apparaître en deux colonnes, à gauche, les biens (emploi des ressources) ou actif, à droite, les dettes (origine des ressources) ou passif. L'actif est composé des immobilisations corporelles (telles que terrain ou machines), des immobilisations incorporelles (brevets, marques) et de l'actif circulant (stocks, disponibilités).

Le passif est constitué des capitaux propres (capital apporté par les propriétaires + bénéfices cumulés), des dettes vis-à-vis des tiers (classées par nature) et des dettes probables mesurées par les provisions pour risques et charges. bilan reflète bien son caractère toujours équilibré entre actif et passif.

> Le compte de résultat . Egalement présenté sur deux colonnes, le compte de résultat mesure la performance de l'entreprise. Il explique la formation du résultat inscrit au bilan. Il renseigne sur les causes de la variation du patrimoine - en clair les « appauvrissements » ou charges - et les « enrichissements » ou produits. Les appauvrissements correspondent aux éléments consommés durant l'exercice (emplois de ressources), les enrichissements à la production réalisée pendant l'exercice.

L'annexe donne des informations complémentaires (quantitatives ou qualitatives) pour chaque élément (postes) du bilan et du compte de résultat. C'est un peu la notice qui accompagne les ingrédients que l'on va trouver au fil des documents comptables.

> Amortissements , provisions et réserves sont des notions qu'il faut bien distinguer. L'amortissement est en quelque sorte l'enregistrement d'une dégradation d'actif à renouveler.

La provision est une somme mise de côté pour faire face à une perte éventuelle (créance que l'on présume irrécouvrable, litige, etc.). Il peut également s'agir d'une dépense future et certaine. C'est en tout cas une écriture momentanée. Si l'éventualité qui la justifie devient réalité, on éteint, grâce à elle, le passif en cause.

La mise en réserve s'alimente de tout ou partie du bénéfice, aussi résulte-t--elle de résultats positifs. Elle s'inscrit au bilan immédiatement en dessous du capital, elle le renforce et contribue ainsi à augmenter la puissance financière de l'entreprise.